La Grande-Bretagne ou le "modèle britannique"

Une longueur d’avance

C’est à Leicester, en Grande-Bretagne, que le Professeur Alec Jeffrey a établi en 1984 la première méthode d’identification par l’ADN.

Tous les suspects sont fichés

En 2001, la Grande-Bretagne est le leader incontestable du fichage avec sa banque de données contenant plus d’un million d’échantillons. Créée en 1995, elle devrait gérer 4 millions de données d’ici à 2004, à raison de 25 à 30 000 nouveaux échantillons par mois. Dès qu'un suspect est arrêté, il peut être soumis à un test ADN.

Policiers et scientifiques main dans la main

La coopération entre les officiers de police et les experts scientifiques est plus développée que dans les autres pays, notamment au début de l’enquête. La spécialisation des personnes intervenant sur les scènes de crime est très importante. Chacun des intervenants a par conséquent une définition très précise de la tâche qui lui revient.

Le Service des Sciences Judiciaires

Au cours de deux dernières années, le gouvernement de Tony Blair a promis d'investir 202 millions de livres (quelque 333 millions d'euros) dans le fichier national. Outre son budget, la base de données britannique s'appuie sur le Service des Sciences Judiciaires (site du Forensic Science Service) qui garantit des méthodes de travail unifiées et un contrôle de qualité très strict. Dépendant du " Home office " (ministère de l’Intérieur britannique), il a apporté son assistance aux 43 Forces de Police d’Angleterre et du Pays de Galles. Les sept laboratoires du FSS réalisent à eux seuls 90% des expertises d’ADN.

Les limites

La " British database " ne fait pas l’unanimité : elle a reçu le " Big Brother Award 2000 " décerné par l’organisation de défense des droits de l’Homme " Privacy international ". Autre coup dur pour son image, le fichier a connu sa première  " bavure " : un homme, dont l’ADN correspondait à l'empreinte trouvée sur le lieu d’un crime, a clamé son innocence, présenté un alibi en béton, et précisé qu’il était atteint de la maladie de Parkinson et n’avait donc pas pu se déplacer sur les lieux du vol dont on l’accusait. Rien à faire. Il aura fallu des mois avant que la police le relâche. Sans un mot d’excuse.