L'affaire Dickinson, un cas d'école Après cinq ans dinvestigation, les interrogatoires de 7 500 personnes et les analyses dADN de 3 615 hommes tous les habitants masculins de Pleine-Fougères et les agresseurs sexuels interpellés le meurtrier présumé de ladolescente britannique a enfin été retrouvé. Bientôt tous fichés ? Avec les tests systématiques quelle a engendrés, lenquête sur la mort de Caroline Dickinson aura contribué à la création en France dun fichier national automatisé des empreintes génétiques (Fnaeg) enregistrant les criminels et délinquants sexuels. Mais si sa création a été votée en juin 1998, son décret dapplication na été publié au journal officiel quen mai 2000. Et aujourdhui, la maigre banque de données nest toujours pas opérationnelle. Arce Montes n'est pas près d'être jugé en France
Depuis le coup de théâtre déclenché par la localisation dArce Montes aux Etats-Unis, sept gendarmes ont à nouveau été mis à pied duvre au sein de la cellule Dickinson, à Saint Malo, afin denquêter précisément sur le parcours du meurtrier présumé. Les enquêteurs souhaitaient linterroger depuis 1997. Il avait été signalé par le directeur dune auberge de jeunesse proche de Chenonceaux, dans lIndre-et-Loire, où il avait commis une tentative dagression trois ans plus tôt. Mais lEspagnol navait pas été retrouvé : il était le dernier suspect recherché dans la piste des auberges de jeunesse de France lancée par le juge Van Ruymbeke en 1997.
Arce Montes nen serait pas à son premier méfait : hormis les actes criminels quil aurait commis en Espagne et en Allemagne, il pourrait bien être lauteur dune agression sexuelle en 1994 sur une Irlandaise alors en voyage scolaire en France. Valerie Jacques, aujourdhui âgée de 21 ans, aurait reconnu Arce Montes comme son agresseur. Elle va être interrogée par des policiers français.
Selon sa mère, qui le croit coupable de tout ce dont il est accusé, il est violent et souffre de problèmes mentaux. Emmanuelle Hirschauer
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